I. Installer la base commune▲
La première étape consiste à récupérer une image ISO d'installation. Elles sont proposées mensuellement sur le site de la distribution, section « download ».
Pour la suite du tutoriel, j'ai utilisé l'ISO de janvier 2014, qui s'appelle archlinux-2014.01.05-dual.iso. De plus, les captures d'écran ont été faites sous Qemu. Des instructions complémentaires pour Virtualbox sont ajoutées si nécessaire.
Des images ISO sortent chaque mois, il vous suffira d'adapter en fonction de l'image disponible. Par défaut, Archlinux propose le noyau courant au démarrage. Si on veut utiliser à la place un noyau linux lts, les informations nécessaires à son utilisation seront rajoutées.
Dans le cadre de ce tutoriel, je vais rester avec une installation sur une vieille machine, c'est-à-dire avec un bon vieux BIOS et un disque dur de 128 Go.
Au premier démarrage, nous avons droit à l'écran d'accueil suivant :
On peut alors commencer l'installation. Une fois le démarrage terminé, nous arrivons dans un environnement en mode console. Le clavier étant en anglais, la première étape est donc de passer au français.
loadkeys fr
Pour ce tutoriel, je suis resté dans un partitionnement des plus simples, le suivant :
- une partition /boot en /dev/sda1, 512 Mo en ext2 ;
- une partition de swap d'au moins la taille de la mémoire vive en /dev/sda2 ;
- une partition / en /dev/sda3 de 20 Go en ext4 ;
- le reste sera la partition /home, en ext4.
J'ai partitionné le disque avant de démarrer la machine avec gparted. Sinon, vous avez fdisk ou cfdisk qui vous attendent sur l'ISO d'installation. Pour formater et préparer les partitions, j'ai entré les commandes suivantes :
mkfs.ext2 /dev/sda1
mkswap /dev/sda2
swapon /dev/sda2
mkfs.ext4 /dev/sda3
mkfs.ext4 /dev/sda4
Ensuite, il faut monter les partitions.
mount /dev/sda3 /mnt
mkdir /mnt/{boot,home}
mount /dev/sda1 /mnt/boot
mount /dev/sda4 /mnt/home
Normalement, la connexion est fonctionnelle dès le départ. On va modifier le fichier /etc/pacman.d/mirrorlist pour utiliser le miroir le plus proche. Pour une utilisation en France métropolitaine, j'ai tendance à utiliser le miroir du site archlinux.fr.
Il suffit de commenter les entrées Server inutiles en rajoutant un # devant chaque ligne à ignorer.
Ensuite, on peut passer à l'installation des paquets de base qui nous permettront d'installer le système minimal. Si on veut utiliser un noyau linux long terme, il faut rajouter à la deuxième ligne pacstrap le paquet linux-lts.
pacstrap /mnt base base-devel
pacstrap /mnt zip unzip p7zip vim mc alsa-utils syslog-ng
J'ai volontairement rajouté à la deuxième ligne quelques outils qui permettent d'avoir dès le départ un système plus complet, ne serait-ce que pour pouvoir activer la gestion du son.
Maintenant que les outils de base sont installés, on va passer aux choses sérieuses. Mais avant tout, il faut générer le fichier /etc/fstab. Une commande est prévue et va nous simplifier la vie.
genfstab -U -p /mnt >>
/mnt/etc/fstab
Ensuite, on va installer le gestionnaire de démarrage grub2. Le paquet os-prober n'est nécessaire que si on a une machine en double démarrage avec MS-Windows.
pacstrap /mnt grub os-prober
On peut ensuite passer à la configuration du système de base. Pour cela, on va passer en chroot avec une simple commande.
arch-chroot /mnt
Archlinux utilisant systemd depuis octobre 2012, nous allons générer les fichiers nécessaires à son bon fonctionnement.
On commence par éditer le fichier /etc/vconsole.conf. Pour une machine avec un clavier français :
KEYMAP
=
fr-latin9
FONT
=
lat9w-16
Occupons-nous de la localisation. Elle se fait en trois temps. D'abord, on vérifie que le fichier /etc/locale.conf contient ceci :
LANG
=
"fr_FR.UTF-8"
Ensuite, on vérifie que les lignes fr_FR.UTF-8 UTF-8 et en_US.UTF-8 UTF-8 sont décommentées. On génère les traductions avec la commande suivante :
locale-gen
Dans le fichier /etc/hostname, on définit le nom de la machine pour sa connexion en réseau. Ici, c'est à vous de voir !
On s'attaque ensuite au fuseau horaire. Il suffit de créer un lien symbolique vers la bonne zone horaire. Pour la France, ce sera le fuseau horaire de Paris. À vous d'adapter en fonction de votre zone géographique.
ln -sf /usr/share/zoneinfo/Europe/Paris /etc/localtime
Ensuite, deux cas se présentent. Soit on a une machine en monodémarrage sur ArchLinux, et on peut demander à ce que l'heure appliquée soit UTC, soit un double démarrage avec MS-Windows. Prenons le premier cas.
On va demander à ce que l'heure soit par défaut réglée sur UTC :
hwclock --systohc --utc
Dans le cas d'un double démarrage avec MS-Windows, la commande sera différente :
Hwclock --systohc --localtime
On va passer à la génération du noyau et à la configuration de grub. Si vous utilisez un noyaulinux-lts, la commande ci-dessous devra utiliser linux-lts à la place de linux.
mkinitcpio -p linux
On passe à la configuration de Grub2.
grub-mkconfig -o /boot/grub/grub.cfg
grub-install --no-floppy --recheck /dev/sda
cp /usr/share/locale/en\@quot/LC_MESSAGES/grub.mo /boot/grub/locale/en.mo
On donne un mot de passe au compte root :
passwd root
Ensuite, pour le réseau, on peut soit utiliser les outils netctl comme expliqué dans le wikid'archlinux.org, soit utiliser NetworkManager. Pour cette solution, il suffit d'installer NetworkManager et l'activer.
pacman -S networkmanager
systemctl enable NetworkManager.service
Complètement optionnel, mais très pratique par la suite, c'est l'ajout de l'outil yaourt. On peut y accéder en ajoutant ceci au fichier /etc/pacman.conf à la fin. Une fois yaourt installé, on peut enlever les lignes en question.
[archlinuxfr]
SigLevel =
Optional TrustAll
Server =
http://repo.archlinux.fr/$arch
L'installation de yaourt se faisant avec :
pacman -S yaourt
De plus, si vous installez un système en 64 bits et que vous avez besoin de logiciels en 32 bits, il suffit de dé-commenter les entrées « Multilib » dans le fichier /etc/pacman.conf.
L'installation de base est terminée. On va maintenant partir proprement, en se déconnectant. On va s'attaquer à l'ajout de Xorg et d'un utilisateur classique.
exit
umount /mnt/{boot,home,}
reboot
II. Installation de Xorg et création d'un compte utilisateur▲
Nous avons installé notre base. Archlinux a redémarré. Après s'être connecté en root, nous allons installer Xorg et créer un utilisateur classique. Mais avant toute chose, on va configurer le son pour être tranquille.
Les outils pour alsa étant installés, il nous suffit de lancer le mixer, et une fois le son configuré, de sauver les réglages.
alsamixer
alsactl store
Le son étant configuré, on passe à l'installation de Xorg. La commande yaourt peut être remplacée par sudo pacman dans les commandes qui suivent.
yaourt -S xorg-server xorg-xinit xorg-xmessage xorg-utils xf86-input-mouse
Il faut ensuite choisir le pilote pour le circuit vidéo. Sur ce point précis, je ne peux que vous conseiller de lire le wiki anglophone qui donne la liste des principaux pilotes.
Dans le cas d'une machine virtuelle, j'ai utilisé le paquet xf86-video-vesa. On passe ensuite à l'installation des polices. Voici la ligne de commande pour les principales, y compris les polices de Microsoft (Times, Arial, Courrier). Pour les polices Microsoft, elles sont sur le dépôt AUR, donc il faut utiliser yaourt pour les récupérer et les installer.
yaourt -S ttf-bitstream-vera ttf-liberation ttf-freefont ttf-dejavu ttf-ms-fonts
Si vous installez une ArchLinux dans une machine virtuelle VirtualBox, vous aurez une étape complémentaire pour que Xorg fonctionne correctement. D'abord installer le paquet virtualbox-guest-utils ou virtualbox-guest-utils-lts (si vous utilisez un noyau LTS). Ensuite, il faut créer un fichier /etc/modules-load.d/vbox.conf qui contient les lignes suivantes :
vboxguest
vboxvideo
vboxsfnet
On va créer un utilisateur classique avec les commandes suivantes :
useradd -m -g users -G wheel -s /bin/bash nom-de-l'utilisateur
passwd nom-de-l'
utilisateur
Si vous voulez que votre utilisateur ait votre nom complet, la commande suivante vous donnera un coup de main.
chfn nom-de-l'utilisateur
Enfin, si vous voulez utiliser sudo, il faut passer par la commande visudo et dé-commenter la ligne qui suit celle où on peut lire : « ##Uncomment to allow members of group wheel to execute any command ».
On va maintenant installer une couche complémentaire, mixant à la fois multimédia et pratique.
III. Installation de la couche intermédiaire▲
Dans cette partie, on va rajouter quelques outils qui sont bien pratiques. Première couche, les greffons gstreamer. N'oubliez pas que sudo pacman ou yaourt revient au même.
yaourt -S gst-plugins-base gst-plugins-good gst-plugins-bad gst-plugins-ugly
On va ensuite rajouter des outils comme ntp, gimp, cups ou encore hplip (bien pratique si vous avez une imprimante Hewlett Packard), xsane et unoconv.
yaourt -S cups gimp hplip ntp xsane unoconv
Vous voulez LibreOffice et sa traduction française ? LibreOffice est « saucissonné », ce qui permet d'installer uniquement les modules dont on a besoin.
yaourt -S libreoffice libreoffice-fr
Pour Mozilla Firefox et sa traduction avec le greffon flash ?
yaourt -S firefox-i18n-fr flashplugin
Si vous préférez chromium ?
yaourt -S chromium
Maintenant que la plus grosse partie de notre logithèque commune est installée, nous allons activer les services communs à tous les environnements.
systemctl enable syslog-ng.service
systemctl enable cronie.service
systemctl enable avahi-daemon.service
systemctl enable avahi-dnsconfd.service
systemctl enable cups.service
systemctl enable ntpd.service
Maintenant, nous allons passer à la dernière couche, notre environnement graphique.
IV. Installation de Gnome▲
Installer Gnome (complet avec son mode classique) se résume à la saisie de la ligne de commande suivante :
yaourt -S gnome gnome-extra gnome-tweak-tool system-config-printer xdg-user-dirs telepathy-idle
Pour tester que Gnome se lance bien, il nous faut utiliser la commande suivante :
systemctl start gdm.service
Si tout se passe bien, la commande pourra être remplacée par :
systemtcl enable gdm.service
V. Installation de KDE SC▲
Vous voulez KDE SC à la place de Gnome ? Voici comment l'installer.
yaourt -S kde kde-l10n-fr amarok digikam
Pour lancer KDE SC, il faut entrer dans un premier temps :
systemctl start kdm.service
Si tout se passe bien, on peut utiliser :
systemctl enable kdm.service
VI. Installer Xfce▲
Pour installer Xfce, il faut entrer :
yaourt -S xfce4 xfce4-goodies vlc xnoise lightdm-gtk2-greeter gvfs xdg-user-dirs
Vlc et Xnoise ? Pour la vidéo et l'audio. Lightdm étant pris, car plus rapide à installer. Pour lancer Xfce, il faut entrer dans un premier temps :
systemctl start lightdm.service
Si tout se passe bien, on peut utiliser :
systemctl enable lightdm.service
VII. Installer Cinnamon▲
Pour installer Cinnamon, il faut entrer :
yaourt -S cinnamon gnome-extra gnome-terminal lightdm-gtk2-greeter xdg-user-dirs
Gnome-extra et gnome-terminal ? Pour avoir les outils gnome pour compléter l'offre de Cinnamon. Lightdm étant utilisé, car plus rapide à installer.
Pour lancer Cinnamon, il faut entrer dans un premier temps :
systemctl start lightdm.service
Si tout se passe bien, on peut utiliser :
systemctl enable lightdm.service
VIII. Installer Mate Desktop▲
Pour installer Mate, l'installation d'un dépôt tiers n'est plus nécessaire désormais, l'environnement étant pris en compte par les développeurs d'Archlinux.
L'installation ?
yaourt -Syy
yaourt -S mate mate-extra lightdm-gtk2-greeter xdg-user-dirs vlc xnoise
Vlc et Xnoise ? Pour la vidéo et l'audio. Lightdm étant pris, car plus rapide à installer. Pour lancer Mate Desktop, il faut entrer dans un premier temps :
systemctl start lightdm.service
Si tout se passe bien, on peut utiliser :
systemctl enable lightdm.service